C'est à la demande de Marion Fribourg soliste et chef de chœur, que j'ai fait la mise en scène de cet opéra de Monteverdi qui passe pour être le premier opéra. Il date de 1607. Plusieurs très beaux enregistrements sont dans le commerce, citons en deux : ceux de Nikolaus Harnoncourt et celui de Michel Corboz. C'est un opéra très théâtral, avec ce qui semble être un language quasi parlé, qui est très loin du futur bel canto.

Le texte a une grande importance, par la place de récitatifs, et c'est pour cela que nous avons essayé de jouer sur l'humanité d'Orfeo, sur sa souffrance, sur la passion extrême qui le pousse à aller réclamer le retour d'Eurydice à la vie.

Les rôles sont tout en finesse et sensibilité. Les personnages ne sont pas des caricatures ridicules mais des êtres bien vivants, qu'ils soient des dieux ou des personnages symboliques ou d'apparentes abstractions (comme la Musica, la Speranza ou les Spiriti). Les chœurs et l'orchestre étaient amateurs mais les solistes professionnels. Le chef d'orchestre fut l'érudit Jean Louis Laugier, latiniste, qui proposa une nouvelle et belle lecture de cet opéra. Ce fut une commande de l'Université de Bordeaux III. Avec l'aide de la mairie de Salles.

Lire la critique